
Jagua vs Henné
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Depuis toujours, le tatouage est un langage universel. Avant d’être esthétique, il a eu une valeur culturelle et tribale : il servait à identifier l’appartenance à une communauté, à une tribu ou à un statut social précis. À travers les siècles et les continents, il a été un marqueur de reconnaissance, de passage ou encore de protection spirituelle.
DES PIGMENTS QUI NAISSENT DANS LA NATURE
Selon les régions du monde et les climats, différents pigments se sont développés dans la nature et ont donné naissance à des traditions spécifiques.
LE JAGUA, UN HÉRITAGE AMAZONIEN 🍈
Du côté de l’Amazonie, c’est le jagua qui s’est imposé. Issu d’un fruit sauvage (Genipa americana), il est récolté puis broyé afin d’obtenir une poudre ou un jus d’un noir profond. Mélangé à des huiles essentielles, il est ensuite appliqué sur la peau pour former des motifs qui ressemblent à de vrais tatouages.
Contrairement au henné, le jagua peut être rincé à l’eau après application. Sa teinte bleu-noir intense séduit particulièrement celles et ceux qui souhaitent un rendu proche du tatouage permanent, mais sans engagement.
LE HENNÉ, HÉRITAGE MÉDITERRANÉEN ET ASIATIQUE 🍃
De son côté, le henné provient des feuilles séchées et réduites en poudre de l’arbuste Lawsonia inermis, qui pousse dans les climats chauds et secs, notamment en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et en Asie du Sud.
Traditionnellement, il a été largement utilisé dans les cultures méditerranéennes et africaines, mais aussi en Inde, notamment lors de cérémonies comme les mariages. Le henné est venu sublimer le corps et parfois remplacer le tatouage permanent, interdit dans certains contextes religieux comme l’islam.
On l’applique en pâte, qui doit sécher plusieurs heures avant d’être retirée à sec ou à l’aide d’huile. Sa couleur varie du rouge orangé au brun selon la qualité et l’origine de la plante.
DEUX TRADITIONS, UNE MÊME PASSION
Qu’il soit noir bleuté comme le jagua ou cuivré comme le henné, le tatouage éphémère reste un symbole universel. Ces deux traditions, nées dans des environnements différents, partagent pourtant la même essence : celle d’un art corporel éphémère, communautaire et identitaire, qui traverse les époques et les frontières.